Déclaration de la commission exécutive FO : Tous en grève et mobilisés le 6 juin !

La commission exécutive confédérale ne tourne pas la page

Tous en grève et mobilisés le 6 juin !

La Commission exécutive confédérale, réunie ce jour, affirme que le combat contre la réforme des retraites n’est pas terminé. Même si la loi est promulguée, elle ne doit pas être appliquée et doit être abrogée.

La commission exécutive confédérale appelle tous les syndicats FO, tous ses militants, adhérents, sympathisants et l’ensemble des salariés à rejoindre massivement par la grève et la mobilisation l’appel de l’intersyndicale du 6 juin pour faire entendre au gouvernement que cette loi doit être abandonnée.

La CE constate que l’augmentation du SMIC intervenue au 1er mai n’est pas un coup de pouce. Cette revalorisation automatique n’est pas suffisante, son augmentation significative est indispensable pour obtenir un pouvoir d’achat décent.

Plus largement, face à une inflation galopante la Commission exécutive revendique une augmentation réelle et significative de l’ensemble des salaires par la négociation collective et par la grève quand c’est nécessaire, dans le privé comme dans le public, une hausse du point d’indice dans la Fonction publique, des pensions et des minimas sociaux à minima à hauteur de l’inflation. La commission exécutive appuie et soutient tous ses syndicats qui se mobilisent pour obtenir des hausses de salaires.

La CE revendique de réelles négociations entre interlocuteurs sociaux conformément à l’accord national sur le paritarisme signé en juin 2022, qui ne soient pas un cadrage imposé par l’exécutif et qui permettent d’améliorer les droits et garanties des salariés.

Les échanges doivent être menées avec loyauté, et avec une méthodologie permettant de vrais échanges et une prise en compte des revendications.

FO rappelle que ce principe est prévu à l’article L1 du code du travail.  Le respect de l’article L1 du code du travail aurait permis d’éviter la crise sociale, démocratique et institutionnelle dans laquelle le pays est actuellement profondément plongé.

Paris le 25 mai 2023

A chaque problème, une solution : baisser les impôts !

Le chef de l’Etat a annoncé la semaine dernière deux milliards d’euros de « baisses d’impôts pour les classes moyennes d’ici la fin du quinquennat ». Trois pistes sont évoquées : baisser encore les cotisations sociales, augmenter la prime d’activité ou réduire l’impôt sur le revenu. Une nouvelle fois, ces annonces créent de la confusion, assimilant grossièrement l’impôt et les cotisations sociales.

Pour FO, il s’agit en outre d’une opération de communication vers les « classes moyennes » laissant croire que la fiscalité progressive et la sécurité sociale freinent les augmentations de salaires. Dans la même logique que la plateforme « en avoir pour mes impôts », l’entreprise de délégitimation de l’impôt progressif et du modèle social se poursuit.

Comme en 2019, les mêmes éléments de langage sont mis sur la table au prétexte de redonner du pouvoir d’achat. En réalité, les exonérations de cotisations sociales et la prime d’activité ont pour objectif de réduire encore davantage le coût du travail. Elles fragilisent le financement de la sécurité sociale et favorisent la prolifération du travail précaire et des bas salaires en les subventionnant.

D’un point de vue budgétaire, FO dénonce la contradiction à vouloir réduire les déficits et la dette publique tout en poursuivant les baisses de recettes. Le gouvernement se garde bien d’ailleurs de préciser comment ces deux milliards d’euros seront financés. Quelles dépenses sociales, quels services publics devront encore être sacrifiés ?

Durant le précédant quinquennat, les baisses de recettes ont coûté au total 52 milliards d’euros aux finances publiques. Il n’est visiblement pas question de remettre en cause les baisses accordées aux ménages les plus aisés ni aux entreprises.

Pour FO, il est indispensable de réhabiliter le consentement à l’impôt républicain par une fiscalité progressive permettant de financer la solidarité nationale et des services publics de qualité.

FO s’oppose au démantèlement d’Action Logement

Alors que la crise du logement devient particulièrement alarmante, il est indispensable pour FO de défendre fortement l’organisme paritaire Action Logement.

Depuis 70 ans, Action Logement a fait la démonstration de son efficacité au service de sa mission d’utilité sociale. Les interlocuteurs sociaux et en particulier la Confédération Force ouvrière défendent sans relâche le lien emploi-logement au travers de la construction de logements abordables, de l’accession à la propriété, des prêts rénovation et des services aux salariés, en particulier pour favoriser la mobilité.

Toutes ces missions sont parfaitement définies dans les actes fondateurs du 1% logement.

En modifiant le classement statistique d’Action Logement Services, qui figurait jusqu’alors dans le secteur des intermédiaires financiers, l’INSEE a intégré la dette d’Action Logement Services à la dette publique. Le Ministre chargé des Comptes Publics pourrait désormais vouloir classer Action Logement en Administration Publique (APU) après 70 ans d’exercice au service des salariés. Cette décision remettrait en cause de facto la gestion paritaire telle que nous la connaissons aujourd’hui et pourrait conduire à une réduction drastique de moyens issus de la Participation des Entreprises à l’Effort de Construction.

FO s’oppose à ce projet de classement d’Action Logement en Administration Publique et demande instamment au Gouvernement d’ouvrir rapidement les négociations avec les organisations syndicales et patronales afin de conclure la Convention quinquennale.

Pour FO, il n’est pas acceptable de laisser les demandeurs de logement dont les salariés en recherche d’emploi sans réponse. Il est de responsabilité du Gouvernement d’agir vite et de laisser les interlocuteurs sociaux d’Action Logement gérer le logement des salariés.

Réforme de la voie professionnelle : une nouvelle offensive contre les statuts et l’École publique !

Au lendemain des annonces du président Macron et du ministre Ndiaye sur la réforme de la voie professionnelle, la FNEC FP-FO réaffirme son soutien à son syndicat, le SNETAA-FO, mobilisé depuis plusieurs mois pour la défense des lycées professionnels et des PLP.

A travers cette réforme, le président Macron s’en prend aux statuts de tous les personnels et affaiblit le cadre national de l’enseignement public, pour le soumettre aux besoins du patronat local :

  • Donner la carte des formations à des « CNR » locaux, composés de personnels, d’acteurs économiques et des collectivités locales, pour conditionner le maintien des filières et des postes à la mise en place de « projets particuliers », et soumettre l’enseignement public aux pressions locales les plus diverses ;
  • Recruter des « professeurs associés » pour inféoder les missions des personnels aux besoins des entreprises ;
  • Dans la continuité du chaos des fermetures des lycées de Paris et du Grand-Est, supprimer à la rentrée 2023 80 filières qui « ne correspondent plus au marché de l » Cela réduit drastiquement l’offre de formation pour les jeunes et trahit la visée réelle de la réforme : la « mise en adéquation de lenseignement professionnel avec le marché de lemploi », en parfaite continuité de la loi Pénicaud de 2018 !
  • Les propositions de reconversion en école, en collège ou sur des missions qui n’ont rien à voir avec l’enseignement, à moins de quatre mois de la rentrée, sonnent comme des injonctions à devenir des bouche-trous du système éducatif à l’encontre de la logique de corps et de carrière !
  • Mettre en place un « pacte » pour imposer toujours plus de tâches définies localement et s’attaquer aux statuts, alors que l’ensemble des syndicats le rejette ;
  • Mettre en place un « bureau des entreprises » dans les LP, pour qu’elles viennent y faire leur marché et pour transformer les LP voire les collèges en annexes de Pôle Emploi.
  • Faire entrer l’entreprise au collège pour une demi-journée hebdomadaire de « découverte des métiers » de la 5ème à la 3ème , après avoir liquidé le service public d’orientation et fermé des centaines de CIO !

Cette réforme est un pas de plus vers le corps unique et la disparition des statuts particuliers des différents corps de professeurs, PLP, PE, certifiés, agrégés. Elle s’attaque tout autant aux autres corps des personnels de direction et personnels administratifs des LP, LGT et collèges.

Elle annonce un basculement pour l’École publique, que le gouvernement envisage désormais à partir du collège comme un outil du « plein emploi », pour les seuls intérêts du patronat.

Pour la FNEC FP-FO c’est inacceptable !

Pour le retrait, la mobilisation continue !

La réussite de ce 1er mai est historique à double titre. Il ne manquait aucune organisation syndicale française. De nombreuses délégations de syndicats étrangers ont apporté leur soutien contre cette réforme des retraites, ne comprenant pas pourquoi l’exécutif n’entend pas les millions de travailleurs, jeunes et retraités qui se mobilisent par la grève et la manifestation depuis des semaines. Ce 1er mai, c’est encore plus de 2 millions de personnes qui ont manifesté. La mobilisation ne s’essouffle pas. Cette journée a porté le combat syndical en premier lieu pour le rejet de la réforme des retraites brutale,
injuste et illégitime mais aussi les revendications pour l’augmentation générale des salaires, les conditions de travail, du public comme du privé. Les travailleurs ne font pas l’aumône.

L’intersyndicale s’est tenue mardi 2 mai, en visioconférence. Elle est plus que jamais unie pour obtenir le retrait de la réforme des retraites.

L’intersyndicale appelle à multiplier les initiatives de maintien de la pression sur l’exécutif pour que cette réforme n’aboutisse pas, le gouvernement veut la faire appliquer début septembre. Une nouvelle date d’actions, de grève et de manifestations est prévue le 6 juin.

Dans toutes nos instances et à tous les niveaux, nous devons mettre la réussite de cette journée par la grève et la mobilisation à l’ordre du jour. La grève est la seule arme pacifique des travailleurs qui peut par le blocage de l’économie faire plier le gouvernement.

À quand l’égalité réelle pour les travailleurs handicapés ?

Dans le rapport annuel d’activité du Défenseur des droits, publié le 17 avril dernier,
pour la 6ème année consécutive, le handicap reste la 1ère cause de saisine du
Défenseur des droits pour discrimination, principalement à l’emploi : 20 % pour le
secteur privé, 22 % pour le secteur public !

À cette même date, la France est épinglée pour violation des articles 11.1, 15.1, 15.3
et 16 de la Charte sociale européenne dans la mise en œuvre d’une véritable
politique inclusive des personnes en situation de handicap (conclusions du Comité
Européen des Droits Sociaux) !

Par ailleurs, le 26 avril se tenait la 6ème Conférence nationale du handicap (CNH), le
Président de la République exprimait sa volonté « d’améliorer le quotidien des
personnes handicapées ». S’en est suivi une série d’annonces notamment, entre
autres, sur l’emploi sans véritablement indiquer leur date d’effet ni même les
moyens assortis à leur effectivité !

Lire l’intégralité de notre communiqué ci-dessous :