Retour sur la mobilisation historique du 1er mai 2023 à Strasbourg et Sélestat !

Nous étions près de 20.000 dans les rues de Strasbourg aujourd’hui.

Très belle mobilisation pour cette journée internationale de lutte pour les droits de travailleurs ✊🏼

Si vous désirez consulter toutes les photos FO de la manifestation strasbourgeoise, cliquez sur le lien ci-dessous :

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A Sélestat, on a dénombré plus de 1 000 manifestants ce jour.

1er mai : journée de lutte internationale des travailleurs ! Rappels historiques pour ne pas oublier…

1er mai, fête du travail ?

Le 1er mai c’est avant tout la fête des travailleurs. C’est une journée de lutte internationale. C’est la commémoration des dizaines de morts qui sont tombés en 1886 à, Chicago lors de la manifestation pour revendiquer notamment la journée de 8 heures.

L’histoire du 1er mai a commencé à une époque où la précarité du travail était totale.

C’est aux Etats-Unis, en 1886, plus précisément en Pennsylvanie et dans l’état de New-York, que chaque 1er mai avait lieu un bouleversement général de la classe ouvrière du fait du renouvellement des contrats de travail pour une durée de un an.

C’est ainsi que le terme des contrats de location des maisons et appartements étaient également renouvelés. En fait, c’était une remise en cause des conditions de vie de toutes les familles à la même date. C’est en 1884 que les syndicats américains décidèrent d’imposer par la grève qu’à partir du 1er mai 1886 la durée d’une journée de travail serait de huit heures.

En ce samedi 1er mai 1886 des centaines de milliers d’ouvriers défilèrent dans tout le pays pour cette seule revendication. Exemple à Chicago, quelques quarante mille ouvriers sont en grève. Le 3 mai un affrontement oppose les briseurs de grève aux grévistes d’une usine de matériel agricole et fait malheureusement 4 morts. Un meeting est organisé le lendemain. Alors que les derniers manifestants se dispersent, une bombe éclate. Des dirigeants anarchistes de Chicago seront arrêtés et condamnés à mort. Dès 1889, lors d’un congrès ouvrier, est déclaré qu’il sera organisé une grande manifestation internationale à date fixe, de manière que, dans tous les pays et dans toutes les villes, le jour convenu, les travailleurs mettent les pouvoirs publics en demeure de réduire légalement à huit heures la journée de travail.

Cette date ce fut le 1er mai. Une date symbole.

Depuis, le 1er mai accompagne chaque année le mouvement général du progrès social et des conquêtes ouvrières.

Quand la journée de revendication devint “fête du travail”:

Au fil des années, le retentissement fut tel que les régimes totalitaires voulurent s’emparer du symbole. Le régime de Vichy enveloppa le sang et la lutte associée au 1er mai dans les drapeaux, de ce que le Maréchal Pétain appellera « la fête nationale du travail ». En effet le Maréchal ne pouvait tolérer les manifestations d’indépendance. Au lieu de faire tirer sur les défilés syndicaux, il transforma par la loi la lutte en réjouissances insipides.

La devise de Pétain était : “Travail, Famille, Patrie”.

C’est le 1er mai 1941 que cette journée a été ravalée au rang d’une distraction. Le même jour, le Maréchal exposait les principes de la charte de travail, qui emprisonne les relations sociales dans un corporatisme à la française. L’année précédente, le 16 août 1940, le gouvernement de collaboration publiait une loi interdisant les confédérations syndicales. Il fallait que les intérêts particuliers des classes sociales ne puissent s’exprimer. En 1937, l’État accordait un jour férié, de fait les fonctionnaires n’auraient plus à faire grève pour manifester le 1er mai. Déjà le 1er mai 1921 était déclaré par l’Action française, ennemis du syndicalisme, les prémices de la co-gestion telle que pratiquée aujourd’hui chez nos voisins allemands. Vingt ans plus tard, sous l’œil attentif de l’armée allemande, la Charte du Travail établit un système de corporations ouvrières et patronales intégrées au sein même de l’Etat de Vichy.

A la libération, tout cet édifice, déjà chancelant, fut balayé.


LES SYMBOLES

La date, le muguet, l’églantine ?

L’églantine, cette rose sauvage symbole de la Révolution française, connaît un sérieux rival, le muguet, qui a pour lui de fleurir juste au Premier mai. Dès 1913, les artistes vont le cueillir dans les bois de Chaville… et les midinettes en raffolent. Après la Première Guerre, la grande presse organise la promotion systématique du muguet blanc contre la rouge églantine, tout comme la presse allemande encourage l’edelweiss et la Démocratie chrétienne italienne l’œillet blanc…

C’est sous Vichy que le muguet détrônera finalement l’églantine, que personne ne songera plus à remettre à l’honneur ensuite. Il est vrai que le Premier mai, fête urbaine aux allures champêtres, est tributaire de l’environnement : l’urbanisation et le remembrement font disparaître les haies qui fournissaient aux habitués des “barrières” leur églantine, tandis que le muguet se cultive, et se vend…

Cependant le 1er mai restera férié et la grève sera rendue impossible ce jour-là.

Beaucoup de personnes, de politiques ont dénaturé cette journée à commencer bien sûr par le gouvernement de Vichy qui avait pour devise : travail, famille, patrie. En tout état de cause il est plus que déplorable pour ne pas dire scandaleux que les partis politiques et quel qu’ils soient, récupèrent cette journée symbole de commémoration des travailleurs car cette journée n’appartient qu’à eux seuls.

Le 1er mai est donc une journée de commémoration, de revendications. Le 1er mai est une journée de lutte internationale.

La revalorisation automatique du SMIC n’est pas un coup de pouce !

Le 14 avril dernier, la Première ministre annonçait une revalorisation du SMIC d’un peu plus
de 2 % au 1er mai. Cette revalorisation ne constitue en rien un coup de pouce au SMIC décidé par le Gouvernement. Il relève de la stricte application de la loi !

L’article L. 3231-5 du Code du travail prévoit que « lorsque l’indice national des prix à la
consommation atteint un niveau correspondant à une hausse d’au moins 2 % par rapport à
l’indice constaté lors de l’établissement du SMIC immédiatement antérieur, le SMIC est relevé dans la même proportion à compter du premier jour du mois qui suit la publication de l’indice entraînant ce relèvement ».

Dans le détail, selon les données publiées par l’Insee, l’indicateur pris en compte pour le calcul du Smic (indice des prix des ménages du premier quintile, hors tabac) a progressé de 2,19 % depuis la dernière augmentation intervenue en janvier. C’est ainsi qu’en application du mécanisme légal, le salaire minimum augmentera d’autant : 2,19 % et pas un centime de plus !

Au 1er mai, le SMIC horaire brut s’établira à 11,52 euros, soit 1 747,20 euros bruts par mois
sur la base de la durée légale du travail de 35 heures hebdomadaires.

Ce principe de revalorisation automatique du SMIC, qui vise à préserver autant que possible le pouvoir d’achat des salariés, est d’ailleurs remis en cause depuis quelques années dans le rapport annuel du Groupe d’experts SMIC sur lequel le Gouvernement se base pour décider du montant du SMIC au 1er janvier de l’année suivante.

Force ouvrière ne cesse de revendiquer un véritable coup de pouce au SMIC (refusé par les
gouvernements successifs depuis 13 ans), moyen rapide de redonner du pouvoir d’achat aux bas salaires, comme elle revendique la suppression des allégements de cotisations patronales dont bénéficient les employeurs lorsque les salaires ne dépassent pas 1,6 SMIC.
Ces allégements de cotisations créent de véritables trappes à bas salaires dans lesquels des salariés se trouvent maintenus pendant des années, voire toute leur carrière professionnelle.

FO revendique que les aides publiques dont bénéficient les entreprises soient conditionnées à la conformité des salaires minima conventionnels de banche au SMIC, ainsi qu’à une renégociation des grilles de salaires conventionnelles dans leur entièreté, donc le retour à l’échelle mobile des salaires, afin de rompre avec la dynamique de tassement de grilles et de garantir aux salariés une véritable évolution salariale tout au long de leur carrière.

Retraites : nouveau rassemblement Vendredi 14 avril 2023 Place Kléber à Strasbourg à 18h et à 15h devant le Commissariat central pour exiger la libération et l’abandon des poursuites contre les manifestants interpellés.

Rendez-vous dès 18h sur la place Kléber avec votre matériel FO (chasubles, drapeaux, auto-collants, porte-voix…) pour mettre la pression sur le Conseil constitutionnel qui rendra sa décision dans la soirée.

Pour plus d’informations….03 88 36 50 15 ou udfo67@force-ouvriere.fr

Et maintenant, ils veulent privatiser l’école ! Comme pour la réforme des retraites, c’est NON, 3 fois NON !

Le mardi 11 avril, une nouvelle loi intitulée « pour l’école de la liberté, de l’égalité des chances et de la laïcité » a été étudiée par le Sénat. Ce projet de loi concentre en 12 articles les attaques contre le Statut et l’École publique voulues par le président Macron et ses alliés. En bref :
– Création d’écoles et d’établissements publics autonomes, sous contrat avec l’État, gérés à la manière des établissements privés,
– Évaluation des enseignants par le directeur qui serait doté d’une autorité hiérarchique,
– Choix des enseignants par le chef d’établissement,
– Possibilité de recrutement par contrat direct entre le chef d’établissement et l’enseignant,
– Possible dérogation aux obligations réglementaires de service et à la répartition horaire des enseignements,
– Séparation de la formation des enseignants du 1er et 2nd degré,
– Instauration de la bivalence au collège et au lycée,
– Renforcement des jardins d’enfants,
– Interdiction de signes religieux pour les parents qui accompagnent les sorties,
– Port obligatoire de l’uniforme…

Ainsi, en pleine mobilisation contre la réforme Macron-Borne des retraites, alors que le ministre effectue ses annonces sur les salaires en feignant de ne pas voir le rejet de son « Pacte » par la totalité des organisations syndicales, alors que les personnels refusent et se mobilisent contre les suppressions de postes programmées qui ont des conséquences dramatiques sur les conditions de travail, le gouvernement et ses alliés multiplient les provocations !

Dans le même temps, le Haut Conseil des finances publiques rend un avis le 4 avril 2023 sur le projet de loi de programmation militaire (PLPM). Le Haut Conseil explique que « le PLPM, conjointement aux
lois de programmation déjà votées, contraint les autres dépenses du budget de l’État. Celles-ci devraient ainsi baisser en volume pour respecter la trajectoire du projet de loi de programmation… »

En clair, pour financer les augmentations de budgets militaires (+ 30 %), il convient de s’en prendre aux retraites et aux autres budgets de l’État, à commencer par celui de l’École.

Ce projet de loi présenté au Sénat s’inscrit pleinement dans cette perspective : s’en prendre au Statut des personnels et à l’École publique, développer la contractualisation, augmenter la charge de travail des personnels en les mettant sous pression hiérarchique permanente… Le tout pour réduire le coût du travail et faire des économies d’échelle.

La FNEC FP-FO refuse de voir l’École publique ainsi bradée au détour d’une loi initiée par le Sénat, tout comme elle refuse la contre-réforme des retraites, le « Pacte » Ndiaye, les suppressions de postes…

Le président Macron et le gouvernement cherchent par tous les moyens à tourner la page des retraites.

L’École publique est dans leur viseur. Mais ils sont plus que jamais fragilisés. Raison de plus pour poursuivre la mobilisation !

La FNEC FP-FO appelle les personnels à répondre à l’appel de l’intersyndicale en se mettant massivement en grève le jeudi 13 avril et à participer à toutes les initiatives les jours suivants : jusqu’au retrait !

Retraites : 15 000 personnes dans les rues de Strasbourg le 6 avril pour un nouveau coup de force !

Pour la 11ème journée de mobilisation contre la réforme des retraites, la manifestation strasbourgeoise a de nouveau envoyé un message très clair en direction du gouvernement.

Alors que de nombreux ministres comptaient sur une participation en baisse pour justifier leur contre-réforme injuste et brutale pour l’ensemble des salariés, ces derniers ont répondu par un nouveau coup de force dans la capitale alsacienne.

Retour en images sur la mobilisation Force Ouvrière au cœur de la manifestation strasbourgeoise :


Retrouvez toutes nos photos sur le lien ci-dessous :

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