Le 14 avril dernier, la Première ministre annonçait une revalorisation du SMIC d’un peu plus
de 2 % au 1er mai. Cette revalorisation ne constitue en rien un coup de pouce au SMIC décidé par le Gouvernement. Il relève de la stricte application de la loi !
L’article L. 3231-5 du Code du travail prévoit que « lorsque l’indice national des prix à la
consommation atteint un niveau correspondant à une hausse d’au moins 2 % par rapport à
l’indice constaté lors de l’établissement du SMIC immédiatement antérieur, le SMIC est relevé dans la même proportion à compter du premier jour du mois qui suit la publication de l’indice entraînant ce relèvement ».
Dans le détail, selon les données publiées par l’Insee, l’indicateur pris en compte pour le calcul du Smic (indice des prix des ménages du premier quintile, hors tabac) a progressé de 2,19 % depuis la dernière augmentation intervenue en janvier. C’est ainsi qu’en application du mécanisme légal, le salaire minimum augmentera d’autant : 2,19 % et pas un centime de plus !
Au 1er mai, le SMIC horaire brut s’établira à 11,52 euros, soit 1 747,20 euros bruts par mois
sur la base de la durée légale du travail de 35 heures hebdomadaires.
Ce principe de revalorisation automatique du SMIC, qui vise à préserver autant que possible le pouvoir d’achat des salariés, est d’ailleurs remis en cause depuis quelques années dans le rapport annuel du Groupe d’experts SMIC sur lequel le Gouvernement se base pour décider du montant du SMIC au 1er janvier de l’année suivante.
Force ouvrière ne cesse de revendiquer un véritable coup de pouce au SMIC (refusé par les
gouvernements successifs depuis 13 ans), moyen rapide de redonner du pouvoir d’achat aux bas salaires, comme elle revendique la suppression des allégements de cotisations patronales dont bénéficient les employeurs lorsque les salaires ne dépassent pas 1,6 SMIC.
Ces allégements de cotisations créent de véritables trappes à bas salaires dans lesquels des salariés se trouvent maintenus pendant des années, voire toute leur carrière professionnelle.
FO revendique que les aides publiques dont bénéficient les entreprises soient conditionnées à la conformité des salaires minima conventionnels de banche au SMIC, ainsi qu’à une renégociation des grilles de salaires conventionnelles dans leur entièreté, donc le retour à l’échelle mobile des salaires, afin de rompre avec la dynamique de tassement de grilles et de garantir aux salariés une véritable évolution salariale tout au long de leur carrière.